WASHINGTON
                                                                                                            


   Créée officiellement par la Constitution des États-Unis (1787), la capitale fédérale américaine naît de rien au tout début du XIXe siècle. Son plan est l'œuvre de Pierre Charles L'Enfant, un ingénieur militaire, fils d'un peintre de la cour de France qui propose ses services à George Washington, dont il a fait la connaissance durant la guerre d'Indépendance alors qu'il s'était engagé en 1777, à l'âge de 23 ans, aux côtés des insurgés américains. Pendant la guerre de 1812, les Britanniques reçoivent l'ordre de brûler les édifices publics de Washington, DC. Les Britanniques souhaitaient se venger des dommages causés à la capitale de la colonie du Haut-Canada (aujourd'hui Toronto) par les Américains après la bataille de York (1813). La destruction de la capitale des jeunes États-Unis devait démoraliser l'ennemi. 
  
Le 24 août 1814, le général britannique Robert Ross remporta la bataille de Bladensburg, qui lui ouvre le chemin de Washington. Cela provoque la retraite du président James Madison dans les montagnes de Virginie. La plupart des habitants de la ville s'enfuient également devant l'avancée britannique. Le 25 août, les troupes britanniques marchent sur Capitol Hill. Ne pouvant occuper la ville, Robert Ross veut la détruire. Les bâtiments du Sénat, de la Chambre des représentants et du Trésor sont détruits, de même que l'intérieur de la Bibliothèque du Congrès. Des témoins ont rapporté que l'incendie était visible depuis Baltimore. L’amiral Cockburn voulut brûler le siège du National Intelligencer, un journal anti-britannique. Mais quelques femmes l'en dissuadèrent en arguant que l'incendie risquait de se propager à leurs maisons. Les Américains brûlèrent les chantiers navals de Washington pour éviter qu'ils soient utilisés par les Britanniques. L'occupation de Washington prit fin lorsque les troupes britanniques furent envoyées contre Baltimore. La reconstruction du capitole commença en 1815 et fut achevée quinze ans plus tard (en 1830).
   La croissance de la ville est très modeste au cours des premières décennies du XIXe siècle. C'est la guerre de Sécession (1861-1865) qui lui donne sa légitimité de capitale fédérale. Dès le début du conflit, des esclaves noirs s'enfuient des plantations des États du Sud, vers le Nord, certains d'entre eux s'installent dans des baraques à Washington. Cet exode s'amplifie avec la fin de la guerre et l'abolition de l'esclavage. Lorsque la guerre s'achève, Washington a gagné des habitants, mais aussi une place à part dans le cœur des Américains. Elle est le symbole de l'unité retrouvée.
    La croissance de la ville se poursuit alors, aidée par les deux conflits mondiaux qui renforcent sa puissance nationale et internationale, et lui apportent davantage d'habitants. La population, qui atteint un sommet historique (pratiquement 900 000 habitants) pendant la Seconde Guerre mondiale, perd ensuite des habitants au profit de la banlieue. En 1957, la majorité de la population est noire. Aujourd'hui, la proportion d'habitants noirs est stable autour de 50,1% selon le Bureau du recensement des États-Unis en 2012.



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