C.I.A.
La Central
Intelligence Agency (CIA, « Agence centrale de
renseignement »), fondée en 1947 par le National Security Act, est l'une
des agences de renseignement les plus connues des États-Unis. Elle est chargée
de l'acquisition du renseignement (notamment par l'espionnage) et de la plupart
des opérations clandestines effectuées hors de ce pays. Elle a le statut
juridique d'agence indépendante du gouvernement des États-Unis. Elle est
l'équivalent en France de la Direction générale de la sécurité extérieure (plus
communément appelée DGSE) ou du MI-6 au Royaume-Uni.
HISTOIRE
Origine
L'agence est la descendante de
l'OSS, dissous en octobre 1945 ; William Donovan, son créateur, propose
alors à Harry Truman la création d'une nouvelle agence directement sous
l'autorité du président. En dépit de l'opposition des militaires, du
Département d'État et du FBI, le président met en place le Central
Intelligence Group en janvier 1946. En 1947, il est transformé en CIA. La
NSA sera créée peu de temps après en 1952.
En 1949, la CIA obtient l'autorisation d'utiliser des procédures
fiscales et administratives confidentielles et devient exemptée des limitations
habituelles dans l'utilisation du budget fédéral. Elle obtient aussi
l'autorisation de dissimuler son organisation, ses fonctions, sa hiérarchie,
ses salariés et la taille de son personnel.
Création
Après l'attaque de Pearl Harbor le 7 décembre 1941,
les États-Unis doivent en tirer les leçons et constatent que les services
secrets américains ont été incapables de prévoir l'offensive japonaise à la
suite d'une négligence. Le FBI et son directeur, J. Edgar Hoover, perdent une
partie de leurs pouvoirs : ils restent exclusivement compétents pour
opérer sur le territoire des États-Unis, mais se voient retirer l'espionnage à
l'étranger qui sera confié après la Seconde Guerre mondiale à la nouvelle
agence de renseignements, la CIA.
Les actions de la CIA au départ concernent surtout
l'Europe, considérée comme le futur champ de bataille de la Troisième Guerre
mondiale. La CIA s'aide notamment (comme plusieurs services secrets) d'anciens
nazis comme ceux enrôlés par le général Einhard Gehlen, issu de la Wehrmacht, y
compris des criminels de guerre qui échappent ainsi aux poursuites judiciaires;
des réseaux d’exfiltration nazis sont formés pour les faire fuir (les services
anglais, français et soviétiques ont fait de même, mais n'ont jamais révélé
leurs secrets contrairement à la CIA). Les actions de la CIA reprennent souvent
les tactiques de l'OSS pendant la Seconde Guerre mondiale, comme la propagande
et des liens avec des groupes de résistants. La guerre avec l'URSS apparaissant
possible, la CIA s'intéresse plus aux opérations qu'aux renseignements. Ses
actions contre le communisme sont de plusieurs types :
- Les infiltrations d'agents pour animer des maquis anticommunistes dans les pays est-européens. Parmi les groupes soutenus figurent la résistance albanaise à Enver Hoxha qui fut décimée lors d'une tentative de renversement du pouvoir en avril-mai 1950 (sur 500 Albanais envoyés, environ 300 furent tués et une vingtaine faits prisonniers et exécutés par la suite), l'armée insurrectionnelle ukrainienne et des groupes werwolf allemands (avec lesquels l'organisation de Reinhard Gehlen sert de lien). Ces opérations échoueront généralement pour deux raisons : au moins une taupe des services soviétiques, Kim Philby, était informée de ces opérations, dont les renseignements permirent souvent aux militaires communistes de neutraliser ces agents dès leur arrivée et la mauvaise évaluation de la situation dans ces pays privait généralement les maquis du soutien attendu de la part des populations locales. Ces maquis seront généralement anéantis à la fin des années 1940 ou au début des années 1950.
- La constitution (en collaboration avec l'OTAN) de cellules stay-behind (littéralement : « reste(nt) derrière »), c'est-à-dire de réseaux de résistance en Europe de l'Ouest, devant être activées en cas d'occupation soviétique. La plupart des pays de l'Ouest en auront une ; l'existence de ces réseaux sera rendue publique dans les années 1970. Le plus célèbre est le Gladio italien (en liaison avec la loge maçonnique P2), révélé dans les années 1980, qui regroupait des personnes proches de l'extrême droite italienne. En 1952, l'United States Army ajoute une nouvelle composante indépendante de la CIA en créant les Special Forces, ou « bérets verts », force spéciale destinée à agir dans les lignes ennemies et à encadrer des maquis qui se formeraient en temps de guerre.
- La propagande anticommuniste vers les pays est-européens, notamment par les stations de radio Radio Liberty, lancée en 1948, et Radio Free Europe à partir de 1950, et dans une moindre mesure par l’United States Information Agency (USIA), créée en 1953 dans le cadre de la public diplomacy.
- La lutte contre les partis communistes ouest-européens, notamment en France (financement du syndicat non communiste Force ouvrière) et en Italie : 75 millions de dollars américains furent utilisés pour le financement de la Démocratie chrétienne, pour la propagande et l'aide logistique avant les élections d'avril 1948, qui donnèrent aux chrétiens-démocrates 48,5 % des voix et rendirent le Parti communiste italien, financé par le Parti communiste soviétique, minoritaire.
- La constitution de réseaux de renseignement dans les territoires communistes, initialement pour connaître les plans militaires soviétiques d'une invasion de l'Europe. Les Américains sont là aussi originalement largement aidés par les Allemands avec la collaboration de la Gehlen Organization, réseau de renseignements du général Reinhard Gehlen qui deviendra plus tard le Service fédéral de renseignement.
Après les premières années de la Guerre froide, les États-Unis et l'Union
soviétique comprennent que du fait de la dissuasion nucléaire la guerre a peu
de chance d'éclater. Dès lors les affrontements changent et s'étendent partout
dans le monde. De son côté, la CIA a compris que le bloc soviétique est bien
trop solide pour espérer le voir s'effondrer par ses opérations clandestines
comme la tentative du coup d'État en Albanie. La CIA commence à opérer hors d'Europe,
en Asie-Pacifique notamment à partir de la guerre de Corée, mais ses actions en
Corée du Nord sont généralement décevantes, ce qui motive la création par l'US
Army des Special Forces en 1952.
Parallèlement, dans le bloc soviétique, les opérations paramilitaires sont abandonnées et la collecte du renseignement s'intensifie et se diversifie : renseignements militaires, politiques, scientifiques… C'est ainsi que (pour ne citer que les cas les plus célèbres) au milieu des années 1950 des agents de la CIA creusèrent un tunnel à partir de Berlin-Ouest (voir Opération Gold) pour atteindre des câbles souterrains de communications militaires soviétiques sous Berlin-Est et les mettre sur écoute -sans succès-, et qu'est développé l'avion espion U-2. Celui-ci permettra à la CIA de faire des estimations précises sur les forces stratégiques soviétiques, corrigeant les mythes du « bomber gap » et du « missile gap », terminant par une crise diplomatique lors de l'incident de l'U-2.
Bien que la priorité de la CIA, dès sa création en 1947, soit le Bloc communiste, durant plusieurs années, l'Agence ne put y envoyer ses officiers sous couverture diplomatique, se heurtant à l'opposition du Département d'État américain. Il faudra attendre 1953 pour que le premier officier de la CIA arrive en poste à Moscou. Ce sera Edward Ellis Smith, qui devait normalement traiter Piotr Popov, un officier du GRU recruté en Autriche. Smith sera compromis par le KGB, en lui jetant dans les bras une séduisante femme de chambre, et il sera rappelé d'urgence en 1956.
Les États-Unis et l'URSS vont rapidement se lancer dans une nouvelle rivalité : installer des gouvernements alliés dans un maximum de pays. C'est là que la CIA va mener la plupart de ses actions dans les décennies suivantes, en renversant ou en aidant à renverser des pouvoirs considérés comme hostiles.
Parallèlement, dans le bloc soviétique, les opérations paramilitaires sont abandonnées et la collecte du renseignement s'intensifie et se diversifie : renseignements militaires, politiques, scientifiques… C'est ainsi que (pour ne citer que les cas les plus célèbres) au milieu des années 1950 des agents de la CIA creusèrent un tunnel à partir de Berlin-Ouest (voir Opération Gold) pour atteindre des câbles souterrains de communications militaires soviétiques sous Berlin-Est et les mettre sur écoute -sans succès-, et qu'est développé l'avion espion U-2. Celui-ci permettra à la CIA de faire des estimations précises sur les forces stratégiques soviétiques, corrigeant les mythes du « bomber gap » et du « missile gap », terminant par une crise diplomatique lors de l'incident de l'U-2.
Bien que la priorité de la CIA, dès sa création en 1947, soit le Bloc communiste, durant plusieurs années, l'Agence ne put y envoyer ses officiers sous couverture diplomatique, se heurtant à l'opposition du Département d'État américain. Il faudra attendre 1953 pour que le premier officier de la CIA arrive en poste à Moscou. Ce sera Edward Ellis Smith, qui devait normalement traiter Piotr Popov, un officier du GRU recruté en Autriche. Smith sera compromis par le KGB, en lui jetant dans les bras une séduisante femme de chambre, et il sera rappelé d'urgence en 1956.
Les États-Unis et l'URSS vont rapidement se lancer dans une nouvelle rivalité : installer des gouvernements alliés dans un maximum de pays. C'est là que la CIA va mener la plupart de ses actions dans les décennies suivantes, en renversant ou en aidant à renverser des pouvoirs considérés comme hostiles.
- Opération TP/AJAX : soutien au renversement du gouvernement de Mossadegh en Iran en 1954 et le retour du shah Mohammad Reza Pahlavi.
- Opération PB/SUCCESS : démission de Jacobo Arbenz Guzmán au Guatemala face à l'avance de troupes organisées par les États-Unis. Ce coup sera suivi par la mise en place d'une junte dirigée par Carlos Castillo Armas le 18 juin 1954. On a souvent cité le fait que Allen Dulles, alors DCI, et John Foster Dulles, secrétaire d'État du président Eisenhower, siégeaient au conseil d'administration de la United Fruit Company, dont certaines terres avaient été nationalisées sous Arbenz.
- tentative pour empêcher Salvador Allende d'accéder au pouvoir au Chili en 1970 ; celui-ci sera finalement renversé par un coup d'État militaire conduit par Augusto Pinochet.
- Également pour contrer l'influence communiste, la CIA parvient à se procurer une copie du rapport secret de Nikita Khrouchtchev dénonçant les crimes de Staline au XXe congrès du PCUS, qui est publiée dans le New York Times le 16 mars 1956 (le discours de Khrouchtchev a eu lieu le 25 février).
La CIA va échouer sur ses
tentatives de renversement de Castro à Cuba, notamment avec le retentissant
échec du débarquement de la baie des Cochons le 16 avril 1961, puis plusieurs
tentatives d'assassinat du dirigeant cubain (voir opération Mongoose),
autorisés par John F. Kennedy. À la suite de ces échecs, Allen Dulles, le
DD/CIA Charles Cabell et le DDP (ancien D/NCS) Richard Bissell sont contraints,
par le président Kennedy, de démissionner. Celui-ci cherche
à reprendre le contrôle de la CIA, devenue un « État dans l'État » en
nommant des dirigeants qui lui sont fidèles. Kennedy sera
assassiné à Dallas le 22 novembre 1963,
et les partisans de théorie du complot soupçonnent l'implication d'agents et/ou
ex-agents de la CIA dans ce meurtre.
Redynamisation de la CIA
Bien que le président Jimmy Carter ait souvent été considéré comme un
président faible, celui-ci n'hésita pas à ordonner des opérations secrètes. Dès
mars 1977, il approuva des opérations de propagande secrète contre le bloc de
l'Est, la CIA faisant notamment entrer clandestinement des livres
anti-communistes en Europe de l'Est et dans certaines parties de l'URSS. Peu
après, il autorisa une campagne de contre-propagande à propos du développement
de la bombe à neutrons par les Soviétiques. Stansfield Turner a souvent été
critiqué pour la réduction des capacités d'action clandestine de la CIA ;
toutefois, elles avaient déjà beaucoup souffert de la fin de la guerre du Viêt
Nam, des enquêtes du Congrès sur les opérations de la CIA, des licenciements de
Schlesinger en 1973, et des réductions de budget de la CIA.
En 1979, confronté à l'expansionnisme de l'Union soviétique, Carter autorisa
plusieurs actions secrètes, dont une campagne de propagande contre la Grenade
(qui fut annulée en raison de l'opposition du Senate Intelligence Committee),
une assistance à la République arabe du Yémen en guerre contre la République
démocratique populaire du Yémen, une assistance aux moudjahidines afghans, de
la propagande contre les sandinistes au Nicaragua, et une assistance au Salvador.
En 1981, Ronald Reagan devint président et nomma William Casey directeur de
la CIA. Celui-ci était décidé à renforcer l'agence et la communauté du
renseignement, aussi bien du côté analytique qu'opérationnel. La CIA recruta
plusieurs milliers d'employés, diversifia ses sources de recrutement. Casey
avait parfois des opinions peu partagées par les analystes de la CIA, par
exemple en étant alarmiste sur la situation au Mexique ou soupçonnant que
l'URSS était la source de la plupart du terrorisme, mais avait l'honnêteté de
ne pas chercher à influencer les analyses transmises à l'exécutif. Sous sa
direction, il y eut une multiplication des opérations clandestines, notamment
pour soutenir des pays ou factions en conflit avec des entités
pro-soviétiques : Yémen, Éthiopie, Tchad, Liban, Salvador, Cambodge, etc.Un
soutien secret fut apporté au syndicat polonais Solidarnosc, qui fut ainsi
financé par plus de 50 millions de dollars de 1982 à 1989. Deux de ces
opérations furent particulièrement importantes :
- Le soutien aux guérillas Contras opposées aux dirigeants marxistes du Nicaragua, qui connaîtra des hauts et des bas, notamment parfois opposé par le Congrès qui refusait que la finalité de l'opération soit le renversement du gouvernement sandiniste. Ces difficultés motiveront certains membres du conseil de sécurité nationale à agir hors des services officiels pour contourner le Congrès, aboutissant à l'affaire Iran-Contra.
- Le « programme afghan » de soutien aux moudjahidines afghans luttant contre l'armée rouge et le gouvernement communiste afghan lors de la guerre d'Afghanistan (1979-1989). Cette opération, qui avait initialement une ampleur modeste, finira par devenir la plus importante à la fin des années 1980, où son budget annuel dépassera le demi-milliard de dollars.
Face à la difficulté d'infiltrer des agents dans les régimes communistes qui
sont généralement des États policiers et les limites des reconnaissances
aériennes, le renseignement d'origine électromagnétique sera très utilisé par
l'Agence en collaboration avec les autres services nationaux comme la National
Security Agency ou étrangers.
En outre, deux stations de renseignement électronique de la CIA furent construites dans le Xinjiang en république populaire de Chine au début des années 1980. Elles surveillaient alors les activités soviétiques en collaboration avec les services de renseignements chinois. Le BND allemand participait également à sa gestion dans le cadre de l'opération Pamir. La CIA stoppe ses opérations après les manifestations de la place Tian'anmen en 1989.
Parmi les exemples de la difficulté du travail de la CIA, le gouvernement cubain annonce en 1987 que le réseau de l'agence dans son pays est profondément infiltré par ses services et un ancien responsable de la Stasi déclare en 2009 que sur les 23 espions de la CIA en RDA, 22 étaient des agents doubles travaillant pour son service.
Selon l'Ordre exécutif 12 036 émis par le président Jimmy Carter en 1978, seule la CIA était autorisée à accomplir des opérations clandestines mais face à la réalité du terrain, les forces armées furent associés ou entreprennent de telles opérations à nouveau dès le début des années 1980 notamment à travers l'unité Seaspray.
En outre, deux stations de renseignement électronique de la CIA furent construites dans le Xinjiang en république populaire de Chine au début des années 1980. Elles surveillaient alors les activités soviétiques en collaboration avec les services de renseignements chinois. Le BND allemand participait également à sa gestion dans le cadre de l'opération Pamir. La CIA stoppe ses opérations après les manifestations de la place Tian'anmen en 1989.
Parmi les exemples de la difficulté du travail de la CIA, le gouvernement cubain annonce en 1987 que le réseau de l'agence dans son pays est profondément infiltré par ses services et un ancien responsable de la Stasi déclare en 2009 que sur les 23 espions de la CIA en RDA, 22 étaient des agents doubles travaillant pour son service.
Selon l'Ordre exécutif 12 036 émis par le président Jimmy Carter en 1978, seule la CIA était autorisée à accomplir des opérations clandestines mais face à la réalité du terrain, les forces armées furent associés ou entreprennent de telles opérations à nouveau dès le début des années 1980 notamment à travers l'unité Seaspray.
L'après-Guerre froide
Mikhaïl Gorbatchev avait déclaré peu après la chute de l'URSS :
« J'ai fait la pire chose qui pouvait arriver aux États-Unis : je
leur ai enlevé leur meilleur ennemi ». Cette remarque s'applique
particulièrement à la CIA, dont la structure avait été créée pour lutter contre
le communisme et l'URSS. À partir de la fin des années 1980 et de la direction
de Robert Gates, la CIA cherche à s'adapter à la nouvelle situation mondiale.
En 1994, la CIA localise le terroriste Carlos à Khartoum au Soudan, et
communique ses informations aux services français qui organiseront son
enlèvement pour le livrer à la justice. En 1995, le chef de station à Paris, Richard
L. Holm, est expulsé par le ministre de l'Intérieur Charles Pasqua, après que
ce dernier a révélé une opération d'espionnage économique menée par la CIA
contre les intérêts français.
La CIA aurait eu tendance à adopter un comportement bureaucratique et à manquer d'efficacité. Elle fut ainsi très critiquée aux États-Unis pour son absence de prévision du 11 septembre 2001. Depuis, l'islam fondamentaliste est le nouvel ennemi prioritaire de la CIA dans le cadre de la guerre contre le terrorisme.
La CIA aurait eu tendance à adopter un comportement bureaucratique et à manquer d'efficacité. Elle fut ainsi très critiquée aux États-Unis pour son absence de prévision du 11 septembre 2001. Depuis, l'islam fondamentaliste est le nouvel ennemi prioritaire de la CIA dans le cadre de la guerre contre le terrorisme.
Lutte contre le terrorisme
L'Agence est touchée directement ou indirectement par le terrorisme à partir
des années 1970. Le chef de station de la CIA à Athènes, Richard Welch, est
abattu le 25 décembre 1975 par l'organisation révolutionnaire du 17-Novembre.
Lors de l'attaque contre l'ambassade américaine à Beyrouth de du 18 avril 1983,
63 personnes furent tuées, dont 17 Américains et parmi eux 8 officiers de la
CIA dont le chef de la division Moyen-Orient, Robert Ames. William Francis
Buckley, chef de station à Beyrouth est enlevé le 16 mars 1984 par le Hezbollah
et meurt en captivité en 1985. Un pakistanais, Mir Aimal Kansi, mitraille
l'entrée du siège de Langley tuant deux personnes et en blessant trois autres
le 25 janvier 1993. Deux employés de la CIA sont parmi les victimes des attentats
des ambassades américaines en Afrique du 7 août 1998.
La CIA s'était intéressée assez tôt à Oussama ben Laden, en créant en janvier 1996 une « station virtuelle », la Bin Laden Issue Station ou Alec Station, dédiée à son suivi. Cette station mit notamment au point un plan en 1997 pour enlever ben Laden en Afghanistan par un groupe d'agents afghans portant le nom de code FD/TRODPINT, mais cette opération ne fut pas lancée car ayant peu de chances de succès. En 1997, la CIA établit le contact avec Ahmed Chah Massoud, chef du principal groupe opposé aux Talibans, l'Alliance du Nord, en envoyant des équipes de liaisons appelées Northern Afghanistan Liaison Team (NALT) et Jawbreaker. À l'automne 2000, un drone RQ-1 Predator de la CIA effectua une quinzaine de vols de reconnaissance pour localiser ben Laden. En deux occasions, les Américains pensèrent l'avoir identifié. Cela donna l'idée d'armer le drone pour l'utiliser pour pouvoir frapper immédiatement un objectif, mais cette version ne fut pas utilisée avant les attentats du 11 septembre 2001.
À la suite des attentats du 11 septembre 2001, la CIA envoya des équipes pour établir le contact avec les chefs de guerre afghans opposés aux Talibans. Ces équipes étaient généralement dirigées par un officier traitant expérimenté, secondé par un officier paramilitaire, le reste de l'équipe étant formé d'un mélange de spécialistes du renseignement, des opérations, des communications, et de traducteurs. La première équipe, nom de code Jawbreaker, dirigée par Gary Schroen, arrivée dans la vallée du Pandjchir le 26 septembre, fut la première force américaine déployée en Afghanistan. Elle arriva avec plusieurs millions de dollars en liquide pour « acheter » la loyauté des chefs de guerre et leur permettre de s'équiper. Les équipes assurèrent la liaison entre forces afghanes et américaines, évaluèrent les zones de combat et les forces en présence, et les repérèrent à l'aide de GPS. Ils lancèrent des opérations de collecte de renseignement humain, unilatérales ou en coopération avec le service de renseignement de l'Alliance du Nord, certaines permettant de désigner des objectifs à des frappes aériennes. Jawbreaker contacta certains chefs Talibans pour tenter d'obtenir des ralliements et la libération de huit humanitaires de Shelter Now International prisonniers des Talibans. Les équipes de la CIA n'étaient pas équipées de radios permettant de communiquer avec l'aviation ni de désignateurs lasers, en conséquence le guidage de l'appui aérien rapproché échut aux forces spéciales.
Au cours du retrait de l'armée talibane en novembre 2001, les équipes de la CIA fouillèrent les camps d'Al-Qaïda et interrogèrent les prisonniers faits par l'Alliance du Nord. Johnny Micheal « Mike » Spann, un agent de l'équipe envoyée auprès de Abdul Rachid Dostom, fut tué lorsque les prisonniers qu'il interrogeait se mutinèrent à la prison de Qala-e-Jangi le 25 novembre 2001. Début décembre 2001, une équipe de la CIA fit prisonniers les « numéros » 2 et 3 des services de renseignement des Talibans à Ghazni. Le 7 décembre 2001, la ville de Kandahar tomba, marquant la fin de gouvernement des Talibans. À ce moment, les États-Unis n'avaient engagé au sol que quelques centaines de soldats, et environ 110 agents de la CIA. Jawbreaker chercha la localisation de ben Laden, et lorsqu'elle eut plusieurs renseignements le situant vers Jalalabad, elle envoya une équipe dans la région, démarrant la bataille de Tora Bora. La CIA contribua également à l'opération Anaconda en Afghanistan par l'acquisition de renseignement et en entraînant avec les Special Forces les forces militaires afghanes.
Onze agents de la CIA sont officiellement morts durant la guerre d'Afghanistan entre 2001 et 2009 dont sept le 30 décembre 2009 lors de l'attentat-suicide de la base de Chapman.
La CIA a également en Irak opéré peu avant le début du conflit en 2003, créant le réseau DBROCKSTARS.
Le 11 juillet 2009, lors d'audiences devant des comités du Congrès des États-Unis, Leon Panetta, directeur en poste de la CIA, a accusé Dick Cheney d'avoir ordonné directement aux responsables de la CIA de cacher au Congrès des informations sur un programme antiterroriste pendant huit ans.
Le 2 mai 2011 vers 4 heures du matin (heure française), Oussama Ben Laden est tué dans la ville d'Abbottabad au Pakistan, par un groupe de SEAL sous l'autorité et le commandement direct de la CIA. Le raid américain aurait été suivi en direct au siège de la CIA par le directeur Leon Panetta et quelques-uns de ses hauts responsables.
En juillet 2010, on fait état de 22 employés de la CIA dont 8 contractuels privés tués dans la guerre contre le terrorisme.
La CIA s'était intéressée assez tôt à Oussama ben Laden, en créant en janvier 1996 une « station virtuelle », la Bin Laden Issue Station ou Alec Station, dédiée à son suivi. Cette station mit notamment au point un plan en 1997 pour enlever ben Laden en Afghanistan par un groupe d'agents afghans portant le nom de code FD/TRODPINT, mais cette opération ne fut pas lancée car ayant peu de chances de succès. En 1997, la CIA établit le contact avec Ahmed Chah Massoud, chef du principal groupe opposé aux Talibans, l'Alliance du Nord, en envoyant des équipes de liaisons appelées Northern Afghanistan Liaison Team (NALT) et Jawbreaker. À l'automne 2000, un drone RQ-1 Predator de la CIA effectua une quinzaine de vols de reconnaissance pour localiser ben Laden. En deux occasions, les Américains pensèrent l'avoir identifié. Cela donna l'idée d'armer le drone pour l'utiliser pour pouvoir frapper immédiatement un objectif, mais cette version ne fut pas utilisée avant les attentats du 11 septembre 2001.
À la suite des attentats du 11 septembre 2001, la CIA envoya des équipes pour établir le contact avec les chefs de guerre afghans opposés aux Talibans. Ces équipes étaient généralement dirigées par un officier traitant expérimenté, secondé par un officier paramilitaire, le reste de l'équipe étant formé d'un mélange de spécialistes du renseignement, des opérations, des communications, et de traducteurs. La première équipe, nom de code Jawbreaker, dirigée par Gary Schroen, arrivée dans la vallée du Pandjchir le 26 septembre, fut la première force américaine déployée en Afghanistan. Elle arriva avec plusieurs millions de dollars en liquide pour « acheter » la loyauté des chefs de guerre et leur permettre de s'équiper. Les équipes assurèrent la liaison entre forces afghanes et américaines, évaluèrent les zones de combat et les forces en présence, et les repérèrent à l'aide de GPS. Ils lancèrent des opérations de collecte de renseignement humain, unilatérales ou en coopération avec le service de renseignement de l'Alliance du Nord, certaines permettant de désigner des objectifs à des frappes aériennes. Jawbreaker contacta certains chefs Talibans pour tenter d'obtenir des ralliements et la libération de huit humanitaires de Shelter Now International prisonniers des Talibans. Les équipes de la CIA n'étaient pas équipées de radios permettant de communiquer avec l'aviation ni de désignateurs lasers, en conséquence le guidage de l'appui aérien rapproché échut aux forces spéciales.
Au cours du retrait de l'armée talibane en novembre 2001, les équipes de la CIA fouillèrent les camps d'Al-Qaïda et interrogèrent les prisonniers faits par l'Alliance du Nord. Johnny Micheal « Mike » Spann, un agent de l'équipe envoyée auprès de Abdul Rachid Dostom, fut tué lorsque les prisonniers qu'il interrogeait se mutinèrent à la prison de Qala-e-Jangi le 25 novembre 2001. Début décembre 2001, une équipe de la CIA fit prisonniers les « numéros » 2 et 3 des services de renseignement des Talibans à Ghazni. Le 7 décembre 2001, la ville de Kandahar tomba, marquant la fin de gouvernement des Talibans. À ce moment, les États-Unis n'avaient engagé au sol que quelques centaines de soldats, et environ 110 agents de la CIA. Jawbreaker chercha la localisation de ben Laden, et lorsqu'elle eut plusieurs renseignements le situant vers Jalalabad, elle envoya une équipe dans la région, démarrant la bataille de Tora Bora. La CIA contribua également à l'opération Anaconda en Afghanistan par l'acquisition de renseignement et en entraînant avec les Special Forces les forces militaires afghanes.
Onze agents de la CIA sont officiellement morts durant la guerre d'Afghanistan entre 2001 et 2009 dont sept le 30 décembre 2009 lors de l'attentat-suicide de la base de Chapman.
La CIA a également en Irak opéré peu avant le début du conflit en 2003, créant le réseau DBROCKSTARS.
Le 11 juillet 2009, lors d'audiences devant des comités du Congrès des États-Unis, Leon Panetta, directeur en poste de la CIA, a accusé Dick Cheney d'avoir ordonné directement aux responsables de la CIA de cacher au Congrès des informations sur un programme antiterroriste pendant huit ans.
Le 2 mai 2011 vers 4 heures du matin (heure française), Oussama Ben Laden est tué dans la ville d'Abbottabad au Pakistan, par un groupe de SEAL sous l'autorité et le commandement direct de la CIA. Le raid américain aurait été suivi en direct au siège de la CIA par le directeur Leon Panetta et quelques-uns de ses hauts responsables.
En juillet 2010, on fait état de 22 employés de la CIA dont 8 contractuels privés tués dans la guerre contre le terrorisme.
Préoccupations majeures en 2009
Avec l'arrivée de l'administration Obama, Michael Hayden, directeur sortant,
a écrit une liste de préoccupations par ordre d'importance pour la CIA en 2009 :
- Al-Qaïda et ses franchises restent le danger numéro un pour les États-Unis.
- La lutte contre les narcotrafiquants au Mexique.
- Le programme d'armes de destruction massive en Iran.
- Les approches de plus en plus divergentes entre l'Europe et les États-Unis concernant la « guerre contre le terrorisme ».
- L'instabilité provoquée par le faible prix du pétrole sur des États producteurs comme le Venezuela et l'Iran.
- La situation au Pakistan, qualifié de « pays ami », qui est confronté à des difficultés internes très importantes.
- L'Afghanistan et la traque de Ben Laden (effectué).
- La Corée du Nord et son arsenal nucléaire.
- La République populaire de Chine et sa réaction face à la crise économique de 2008-2009.
- Le Proche-Orient qui reste une zone de tension extrêmement importante.
www.wikipédia.org
La C.I.A. aujourd'hui
La CIA est chargée d’acquérir des renseignements pour le compte des hauts
fonctionnaires américains, sur un grand nombre de questions liées à la sécurité
du territoire. Le Directeur de l’Agence Centrale du Renseignement (D/CIA) est
nommé par le Président des Etats-Unis et son statut est ensuite confirmé par le
Sénat. Le Directeur de la CIA gère les opérations, le personnel et le budget de
la CIA. Il agit également comme Directeur des Renseignements Nationaux, qui
proviennent d’agents recrutés à l’étranger (HUMINT).
Le Directeur de la CIA (D/CIA) est
responsable de plusieurs équipes, qui lui sont directement attachées. Elles
traitent des affaires publiques, des ressources humaines, de l’innovation, du
protocole, des affaires du Congrès, des questions juridiques, de la gestion des
informations et de la surveillance interne.
Aperçu de la CIA en tant qu’organisation
La CIA est composée de quatre
divisions bien distinctes. Chacune d’elle, cependant, assume un rôle
interdépendant dans le but d’assurer la réalisation complète du cycle associé à
la gestion des renseignements ; de l’acquisition des informations, en
passant par leur analyse jusqu'à leur diffusion, pour le compte des hauts
fonctionnaires du gouvernement américain.
Le Service National Clandestin
(NCS) est chargé de l’acquisition de renseignements clandestins, qui
proviennent principalement d’agents étrangers, recrutés sur le terrain
(HUMINT).
Le Service
National Clandestin sert d'autorité principale au niveau national, dans toute
la Communauté du Renseignement, pour la coordination, la résolution et
l'évaluation de toutes les opérations clandestines où des agents sur le terrain
sont impliqués (HUMINT), conformément aux lois, décrets et accords en vigueur
entre les différentes agences du renseignement aux Etats-Unis.
Le Service National Clandestin
représente la base pour l’acquisition et le traitement d’informations
clandestines, relatives aux nouveaux développements internationaux majeurs,
liés au terrorisme, aux armes de destruction massives ou aux problèmes
militaires et politiques. Pour effectuer leur mission, les officiers du Service
National Clandestin doivent vivre et travailler à l’étranger, et s’engager
pleinement dans leur travail.
La Direction du Renseignement
(DI) étudie et évalue les informations qui proviennent de multiples
sources dans le monde entier, y compris de la surveillance par satellite, des
journaux internationaux, des émissions télévisées étrangères et des agents clandestins.
Le rôle de l’analyste est de développer des rapports sur les renseignements
obtenus, en combinant toutes ces sources.
Les analystes du
DI sont plus particulièrement chargés de consolider des informations
rapidement, en faisant preuve d’exactitude et de pertinence dans leurs analyses
des renseignements. Leurs rapports vont servir de base aux décisions des hauts
fonctionnaires américains sur le sujet de la sécurité du territoire. Bien que
la CIA ne fasse pas de politique, les analyses du DI portant sur les derniers
développements à l'étranger influencent certainement les décisions des hommes
politiques et des autres hauts fonctionnaires américains sur le sujet de la
sécurité nationale et celui de la défense.
La
Direction de la Science et de la Technologie (DS&T) gagne accès à,
acquiert et exploite des informations dans le but d’aider la CIA à exécuter sa
mission principale. Pour ce faire, elle propose des applications et des
solutions innovantes dans le domaine scientifique, technique et de
l’ingénierie, surtout pour les renseignements qui sont de la plus haute
importance. Cette Direction comprend plus de 50 disciplines différentes, allant
des programmateurs aux ingénieurs, jusqu’aux scientifiques et aux analystes. De
même, elle établit de nombreux partenariats avec d’autres organisations issues
de la Communauté du Renseignement, mettant en pratique son haut niveau de
créativité et sa valorisation d’actions professionnelles coordonnées. La
Direction de la Science et de la Technologie cherche à continuellement pousser
ses limites dans le domaine technique, innovant dans les technologies de pointe
et se fiant à son savoir-faire, à sa compréhension des besoins à remplir.
La
Direction de la Gestion (DS) est chargée de soutenir les activités
et la mission de la CIA. Elle offre une gamme complète d’assistance, y
compris dans les domaines des achats ; des communications ; de
l’entretien des installations ; de la gestion financière ; des
technologies de l'information ; des services médicaux ; de la
logistique ; de la sécurité du personnel ; des informations et de la
technologie de l'Agence.
Les services de cette Direction,
qui se focalisent sur l’environnement international, sont clandestins par
nature et fonctionnent 24 sur 24. Les responsabilités de cette Direction
s'étendent au-delà de la CIA et bénéficient également à l’ensemble de la
Communauté du Renseignement.
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